Le serpent de la séduction de Kévin Iacobellis
Editeur : Bookelis
Année de sortie : 2013
Nombre de pages : 111
Synopsis : Dans un monde de terreur, je suis celui qui provoque la peur … Sexe, mensonge et trahison. Ce sont les trois mots qui me caractérisent le mieux. Mon nom est Jackson, je suis le serpent de la séduction. Je séduis les filles charmantes pour les séquestrer et les martyriser. C’est ainsi que je prends mon pied, en les regardant me supplier et agoniser. Je fais ce métier depuis plusieurs années, mais je commence à m’épuiser. C’est alors que je fais la rencontre de Christiane, une jolie fille qui drague les garçons pour aussi les torturer …
Avis : Le titre est déjà très évocateur et pour nous faire penser à tout un tas de choses. Mais le nom de « serpent » avec celui de « séduction » m’a fait penser au serpent du jardin d’Eden, qui corrompt Eve, qui entraine Adam avec elle. Le serpent représente le mal, donc on peut déjà s’attendre à ce que ce livre traite du mal, de la violence, ou de la chute.
Je ne peux pas dire que j’ai aimé ce livre, parce que je ne suis absolument pas fan de ce genre de lectures. Mais, le fond est très bon, je suis sûre que ceux qui apprécient ce genre d’histoires seraient ravis. L’intrigue est recherchée, les actions s’enchainent, ceci explique cela. Il n’y a aucun bémol du point de vue de l’histoire, elle est cohérente avec ce qui est dit plus haut. Je suis bien entrée dans l’histoire malgré ma répulsion à l’égard de ce genre. Le vocabulaire choisi est cru, et je ne doute pas que ce soit voulu. Les premières lignes donnent le ton et peuvent être choquantes si l’on n’est pas habitué. Par contre, j’ai trouvé que tout allait trop vite et que tout était trop facile. Les actions s’enchainent très rapidement (peut-être trop), il semble parfois y avoir des ellipses de plusieurs jours. Quand Christiane apparait, et qu’elle rencontre Jackson, que leur relation évolue, je me suis dit : « Chouette, le tueur piégé par une tueuse ! », et puis l’auteur nous fait prendre un virage à 180° à la fin, quelque chose que l’on n’aurait pas imaginé ; c’est très surprenant et c’est un atout dans le livre, mais encore une fois, il n’y a pas d’annonce, pas de préambule, et j’ai trouvé que tout se passait très rapidement. Pas le temps de se faire à une idée que l’on est déjà passé à une autre. Vers la fin, on passe d’un point de vue à l’autre sans aucun avertissement, ce qui est un peu étrange.
Les personnages sont complexes : ils ont un passé, qui explique leur présent. On peut dire que ce livre est assez psychologique. J’ai bien aimé le fait qu’il n’y ait pas que le point de vue d’un personnage : il est intéressant d’entrer dans la tête de chacun d’eux, de voir ce qu’ils pensent et de « comprendre » pourquoi ils font ce qu’ils font. Ils ont à peu près les mêmes idées, elles évoluent différemment, ils n’ont pas vraiment les mêmes motifs, et il est intéressant de les opposer pour voir en quoi ils diffèrent et en quoi ils se ressemblent. Il est vrai que les deux personnages semblent le double l’un de l’autre chez le sexe opposé. Mais ils traitent verbalement les gens de la même façon tous les deux, ils finissent par dériver de leurs habitudes et par se rencontrer. Jackson est un garçon perturbé, qui tue pour le plaisir, et qui se vante de ne pas être poursuivi par la police. Il cache bien ses véritables sentiments, puisqu’il dupe aisément le lecteur. Quant à Christiane, elle est incontrôlable et violente : elle ne se rend pas compte de son premier meurtre lorsqu’elle le commet, mais continue parce qu’elle a aimé ce qu’elle a ressenti. Elle est très ouverte aux lecteurs. Les deux personnages pensent que les hommes et les femmes sont tous pareils. Je n’ai pas trop aimé cette idée, mais on peut mettre ça sur le compte de l’étroitesse d’esprit des deux personnages, qui ne cherchent qu’à se venger des personnes qui les ont fait souffrir par le passé.
La fin m’a vraiment étonnée ! Je ne m’y attendais vraiment pas ! C’est un vrai retournement de situation qui rend le récit vivant et qui fait plaisir au lecteur, dupé par le personnage et par l’auteur qui a su jouer avec lui.
Je pense que si le livre était plus long, il gagnerait en profondeur et serait moins déroutant. Pas besoin de faire 500 pages de plus, mais il faudrait développer les scènes présentes dans le livre pour captiver le lecteur et le faire rentrer dans l’histoire comme s’il la vivait. (Je dois avouer que je n’ai pas réussi à la vivre ; pas à cause de la brièveté du livre, mais à cause de l’histoire : ce n’est définitivement pas mon genre !)
En définitive, un thriller intéressant, assez psychologique, qui gagnerait à être étoffé. Avis aux amateurs du genre !
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.