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I found myself in Wonderland.

Archive pour septembre, 2013

La Reine des lectrices de Alan Bennett

Posté : 29 septembre, 2013 @ 9:49 dans Avis littéraires | 1 commentaire »

La Reine des lectrices de Alan Bennett  dans Avis littéraires couv5246897-178x300Genre : Contemportaine

Editeur : Folio

Année de sortie : 2010

Nombre de pages : 122

Synopsis : Que se passerait-il outre-Manche si Sa Majesté la Reine se découvrait une passion pour la lecture ? Si, d’un coup, rien n’arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu’elle en vienne à négliger ses engagements royaux ? C’est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçant des comiques anglais. Henry James, les sœurs Brontë, Jean Genet et bien d’autres défilent sous l’œil implacable d’Elizabeth, cependant que le monde so British de Buckingham Palace s’inquiète. Du valet de chambre au prince Philip, tous grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l’implacable protocole de la maison Windsor. Un succès mondial a récompensé cette joyeuse farce qui, par-delà la drôlerie, est aussi une belle réflexion sur le pouvoir subversif de la lecture.

 

Avis : Comment déguiser un essai en roman ? Alan Bennett l’a bien réussi avec La Reine des lectrices. C’est sans doute pour cela que certaines personnes ont trouvé ce livre ennuyeux : il ne faut seulement le livre pour l’histoire d’une reine qui découvre la lecture et décide de s’y adonner passionnément, mais il faut aussi voir la réflexion sur la lecture, comment elle nous change et nous pousse parfois à écrire nous aussi, pour découvrir ou inventer notre propre « voix ».

Tout d’abord, le roman. Je l’ai trouvé très original : il est assez particulier d’imaginer quelqu’un de connu d’une façon différente de comment elle est en réalité (et encore, peut-être la reine lit-elle vraiment de cette manière ?). On s’imagine très bien les décors et les personnages étant donné qu’on les connait déjà ! Il est assez drôle d’ailleurs de voir les choses comme l’auteur nous invite à le faire. Il est assez facile de rentrer dans l’histoire et de voir les scènes. Au fil des pages, on se prend d’affection pour la reine, qui découvre la lecture et le temps qui passe par la même occasion, temps qu’elle se rend compte ne pas avoir consacré à ce qui est désormais sa passion. On prend en grippe les autres personnages, ceux qui désirent l’empêcher de lire sous prétexte qu’elle est reine et que cela ne lui sied pas : elle doit se consacrer à ses devoirs, et certainement pas à prendre du plaisir à quelque chose. La fin m’a paru très peu vraisemblable : jamais la reine ne ferait ça, jamais ! Et ce n’est pas moi qui dis cela, c’est elle ! Elle l’a affirmé : ce n’est pas cohérent. Et bien que la lecture influence grandement nos vies, je ne pense pas qu’elle influence la sienne à ce point.

Enfin, l’essai. Il est bien mené et se fond à la perfection dans l’histoire. Il nous apprend certaines choses que l’on a déjà ressenties mais sur quoi on ne pouvait pas mettre de mots. Alan Bennett en met. Il a également raison quand il dit que, souvent, la lecture mène à l’écriture : on a souvent l’impression d’être passif quand on lit, bien que l’on se fasse une certaine idée de l’histoire et que, de cette façon, on la crée, et, à un moment, on se dit qu’il faudrait que, nous aussi, nous soyons actifs, et on se met à écrire. On puise dans ce que l’on a lu, dans ce que l’on a retenu, dans ce que l’on a imaginé mais aussi dans ce que l’on a créé grâce à nos imaginations, et ainsi, à notre tour, nous agissons et nous créons. Son analyse de la littérature est également correcte : personne ne peut se dire au-dessus d’elle, elle nous dépasse, parce qu’elle est intemporelle quand nous ne sommes que des lecteurs mortels, donc temporels. Enfin, il évoque, sans utiliser le mot, l’horizon d’attente qui se cache derrière chaque nouvelle lecture : quand on lit un livre, on en attend un tas de choses parce que l’on a déjà lu beaucoup de livres et que, inconsciemment, on en a tissé une toile de connaissances qui nous pousse, avant même de commencer le livre, à imaginer ce qui pourrait s’y passer rien qu’avec le titre et le synopsis. C’est pour cette raison que certains livres originaux nous déboussolent : parce qu’on ne s’attend absolument à ce que l’on découvre.

 

En définitive : un roman drôle et un essai intéressant qu’il ne faut pas lire pour un seul aspect du livre, mais pour les deux, sinon, l’ennui risque de pointer son nez !   

Deux sœurs pour un roi de Philippa Gregory

Posté : 27 septembre, 2013 @ 9:09 dans Avis littéraires, Coup de cœur | 18 commentaires »

Deux sœurs pour un roi de Philippa Gregory dans Avis littéraires couv3182994-181x300Genre : Historique

Editeur : Archipoche

Année de sortie : 2009

Nombre de pages : 660

Synopsis : « Je serai sombre, française, à la mode et difficile; vous serez douce, ouverte, anglaise et belle. Quelle paire nous formerons ! Quel homme pourra nous résister ? » Tels sont les premiers mots prononcés par Anne Boleyn à l’endroit de sa sœur Marie quand elle la rejoint en 1522, à la cour d’Angleterre. Introduite au palais de Westminster, à l’âge de 14 ans, Marie Boleyn séduit le roi Henri VIII auquel elle donnera deux enfants. D’abord éblouie par le souverain, elle comprend qu’elle sert d’appât au milieu des complots dynastiques. Quand l’intérêt du roi pour elle s’émousse, Anne est chargée de le séduire à son tour. Désir, haine, ambitions, trahisons … Se déroulant sur quinze ans, cette fresque historique, racontée à la première personne par Marie Boleyn, dépeint les rivalités au sein de la dynastie des Tudor. Une histoire qui se terminera dans le sang …

 

Avis : J’ai toujours aimé le temps des rois, et surtout la cour d’Angleterre. Cette couverture me faisait déjà rêvée. Elle montre déjà la prédominance d’Anne sur les deux autres personnages, Marie et le roi Henri VIII. Je pensais que je n’aimerai pas cette femme, réputée égoïste et capricieuse, et que je lui préférerai sans aucun doute Marie.

Tout en aimant le monde de la cour et des rois, je savais qu’il était empli de rumeurs, de trahisons, de coups bas, et de rivalités, même fraternelles. Mais je ne m’attendais pas vraiment à ce que j’ai lu. Comment est-ce possible de négliger à ce point sa vie pour quelque chose qui ne nous rendra pas heureux ? Pourquoi tout miser sur les honneurs et laisser de côté l’Amour, si important pour les trois Boleyn ? Ce livre est très bien écrit, et très réaliste. On imagine très bien les scènes qui se présentent à nos yeux, les pièces, les paysages, les gestes et les expressions, et on aimerait y être pour rencontrer les personnages, qui n’en sont pas vraiment puisqu’ils ont vraiment existé ! On est emporté par la passion qui transporte les Boleyn, passion qu’ils refoulent ou qu’ils laissent courir, haine et amour, désirs et ambitions, mariages, femmes diverses et différentes … La cour est un tableau complexe et passionnant, qui m’a donné envie de faire des recherches sur cette vie à l’apparence magnifique, mais en réalité simplement couverte d’un voile de richesses derrière lequel se passent des choses étranges, que l’on découvre avec étonnement, indignation ou résignation. Ce livre nous fait passer par toutes les émotions, que ce soit à propos des personnages, de leurs actes, de leurs paroles ou de quoi que ce soit d’autre. L’intrigue est tellement passionnante, et rendue encore plus captivante par la réalité des faits, que l’on ne peut plus s’empêcher de tourner les pages, on ne fait même pas attention à notre avancée dans le livre ! Il nous fait tout oublier, et cela fait vraiment du bien !

Les personnages sont donc très divers et complexes. Je commencerai par Marie, héroïne oubliée par l’Histoire et remise à l’honneur par Philippa Gregory. Elle est tellement touchante ! Elle est naïve sans jamais être agaçante : elle ne connait pas les intrigues de la cour parce qu’elle voit encore le monde avec les yeux d’une jeune fille de 14 ans, l’âge auquel elle devint la maîtresse du roi, poussée par sa famille avide de pouvoir. Elle n’était qu’un jouet, un objet entre les mains de son oncle, une marionnette que sa famille utilise pour avoir des faveurs, des titres, des terres … J’ai souvent compati à ses malheurs, j’ai souvent maudit Anne de lui voler le roi, de tout lui voler et de toujours se servir d’elle, mais, finalement, il valait mieux que le roi ne la prenne pas pour femme … Elle a été heureuse dans son malheur, et a finalement pu devenir qui elle voulait. Elle est passée de la « putain » du roi à une femme relativement indépendante. Elle est vraiment courageuse, elle évolue beaucoup tout le long du livre et on ne peut s’empêcher d’apprécier la façon dont elle grandit : elle prend conscience de certaines choses, elle n’est pas comme les autres femmes et elle finit par sortir du lot dans le bon sens du terme. Elle n’est pas comme les autres courtisans, elle voit clair dans le jeu des personnages qui virevoltent autour d’elle, le sourire aux lèvres, et des larmes dans les yeux. Elle voudrait rester pure, alors qu’elle a été salie par sa famille. Je me suis beaucoup attachée à elle, et elle restera longtemps dans mes souvenirs. Venons-en à Anne : je n’ai pas pu m’empêcher de la détester dès le début du livre. Elle marche sur sa sœur, lui vole tout ce qu’elle possède, la méprise au plus haut point. Et pourtant, il semble qu’elle l’aime vraiment, plus que tout, comme son « autre [elle]-même ». Elle est rongée par son obsession de l’ambition, mais elle ne peut pas s’empêcher de se rendre compte qu’elle passe à côté de quelque chose : Henri Percy, l’amour de sa famille, de George et de Marie, sa vie … Parfois, sa carapace se fissure, et l’on voit le véritable visage de Anne, reine d’Angleterre. Elle est capricieuse, agaçante, et même insupportable, mais je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir pitié d’elle et de l’aimer aussi, un petit peu. Elle m’a touchée elle aussi, comme sa sœur. En apparence, elle est forte, courageuse et déterminée, mais au fond, elle est désabusée, craintive et désespérée. Elle n’a pas choisi sa vie, et elle ne la choisît jamais. Son souvenir me hantera aussi, quand je pense à sa fin … George, quant à lui, m’a paru tellement irréprochable au début, que je me suis demandée comment il avait pu faire ce qu’il a fait … J’ai beaucoup aimé ce personnage, le seul qui réussit à faire sourire ses sœurs, mais aussi celui qui les escorte vers la chambre du roi, qui les pousse à faire certaines choses et pas d’autres … Au début, pour moi, il n’avait commis aucun crime, mais avec sa sœur … C’est normal qu’ils soient proches mais là … Le roi, lui, est le pire égoïste que j’ai vu de toute ma vie. Il ne pense qu’à son bonheur, et il n’est jamais satisfait : il change de femme comme de chemise, les prend et les jette comme des malpropres, les fait paraitre au tribunal pour des raisons complètement absurdes (et le pire, c’est que tout le monde s’en rend compte et ne dit rien !). J’ai été un peu choquée par la facilité qu’a eu le roi à faire tout ce qu’il voulait sans rencontrer aucun problème. Sous son regard, personne ne peut se cacher, et personne ne peut se défendre, même s’il est innocent, puisque qu’Henri se détourne et n’ose pas regarder ce qu’il fait en face. Enfin, Jane Parker m’a dégoûté à un point … Elle incarne tout ce qu’il y a de plus vile et de plus abject à la cour ! Elle ne mérite pas que j’en dise plus. Et Catherine, reine parfaite détrônée par la femme au « B » … Son histoire m’a vraiment attristée, j’avais pitié d’elle, et je me demandai comment un roi peut renvoyer une femme aussi vertueuse et aimante !

Dans ce roman, le début augure la fin, et même quand on la connait, on ne peut pas s’empêcher d’espérer que tout finira différemment, que le couvent est possible, que l’exil n’est pas si mal. On a presque envie de crier à Anne de prendre son temps, d’attendre, de faire diversion. Elle qui voulait devenir reine et dont le mariage avec le roi, aboutissement de tout ce qu’elle recherchait, ne prend que quelques lignes, finit sa vie comme une malpropre, et pourtant aimée d’un peuple qui la détestait.

Je dois avouer que certaines scènes sont choquantes : le monstre est affreux, mais on ne peut pas s’empêcher de l’imaginer, les accouchements font frissonner, les fausses couches aussi. Lorsque Marie explique à sa sœur comment séduire le roi, on a envie de la secouer pour lui faire réaliser ce qu’elle dit ! Certaines paroles anodines choquent par leur intensité et la révélation contenue dans si peu de mots. D’autres scènes semblent parfaites et nous donnent envie d’être avec eux. Les bals devaient être merveilleux, même si une femme est souvent malheureuse car délaissée par le roi.

 

En définitive, un livre exceptionnel, riche et réaliste, qui me donne envie de lire la suite de la saga des Tudor et de me renseigner encore sur l’histoire d’Henri VIII, de ses épouses, et des Boleyn. Sans aucun doute, l’un de mes livres préférés ! Je vous le conseille vivement !!         

Dictionnaire amoureux de la Grèce de Jacques Lacarrière

Posté : 10 septembre, 2013 @ 5:01 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Dictionnaire amoureux de la Grèce de Jacques Lacarrière dans Avis littéraires couv45882938-193x300Genre : Dictionnaire

Editeur : Plon

Année de sortie : 2001

Nombre de pages : 564

Synopsis :Un dictionnaire amoureux ? L’amour peut-il vraiment s’épeler de A à Z ou, lorsqu’il s’agit d’un dictionnaire amoureux de la Grèce, d’alpha à oméga ? Qu’auraient dit en leur temps Artémise, Aphrodite, Cléopâtre, Ismène et Théodora si je leur avais murmuré : vous êtes l’alpha ou vous êtes l’oméga de ma vie ? J’imagine déjà leur rire olympien ! Et pourtant, depuis que j’ai entrepris l’écriture de ce dictionnaire, j’ai rarement éprouvé un tel plaisir à construire, inventer un livre en choisissant amoureusement les mots qui lui conviennent. A l’inverse de l’essai, du récit ou du roman, le dictionnaire n’implique aucune continuité dans son parcours et l’on peut parfaitement – ce qui fut mon cas – rédiger un texte sur Pégase sans être obligé pour autant de continuer par Périclès ! Ce type de livre procure donc une liberté à la fois totale et révélatrice. Totale dans la mesure où l’on est seul juge des mots à dire – ou en l’occurrence à écrire – et libératrice en cela qu’il permet de s’attarder sur des mots inconnus, oubliés, voire intimes et d’éviter, de refuser tout sujet stéréotypé, tout guide académique ou parcours universitaire. Cela devient et cela est un inventaire personnel, c’est à dire subjectif, de lieux, thèmes, objets, personnages réels ou légendaires, êtres et amis aimés. Il y a donc fatalement des absences qui ne sont pas des manques puisqu’elles sont volontaires et des présences inattendues. En conclusion, je dirai que le principe du dictionnaire m’a permis de revisiter la Grèce et ma mémoire d’une façon totalement neuve. Pour moi, un tel ouvrage n’est pas fait de mots disant la vie, mais de vie traduite par des mots.

 

Avis : J’ai dû le lire pour les cours. Je dois dire que cela ne m’enchantait pas, mais bon, pourquoi pas ? Je me suis dit que cela pouvait être bien, et que ce serait sans aucun doute très intéressant. Mais je pensais aussi que ce serait fondé sur la Grèce Antique ! Et, en fin de compte, non !

Ce dictionnaire parle de toute la Grèce, de l’Antiquité à nos jours. Il parle des mythes, des héros antiques, mais aussi d’écrivains grecs contemporains, comme George Séféris, ou Elytis. C’est très intéressant, il est vrai, mais, je pense que je n’aurai pas dû le lire d’une traite ; j’aurai dû lire article par article, avec un autre livre à côté parce qu’à force, je me suis un peu ennuyée … Certes, j’ai adoré les entrées concernant la mythologie, mais, certains articles sur des auteurs sont vraiment longs, et on se demande quand on va arriver à la fin. Sachant que l’auteur est un helléniste, ce n’est pas étonnant qu’il connaisse autant de choses et que son dictionnaire soit long. Un autre problème, qui n’en est peut-être pas un, c’est la mise en page des articles que l’auteur met dans ses entrées. Ils sont écrits dans une écriture plus petite que l’entrée elle-même, mais, du coup, on a l’impression de ne pas avancer dans la lecture, et on finit par se lasser. De plus, dans ses articles ou extraits de romans, l’auteur présente souvent des descriptions de paysages grecs : je n’aime pas trop les longues descriptions, et là, il n’y a que ça.

Sinon, les entrées sont très riches et très intéressantes. Les passionnés de la Grèce devraient trouver leur bonheur dans ce livre. J’ai découvert quelques auteurs intéressants, et j’en ai appris beaucoup sur la culture et l’Histoire grecques : je ne savais absolument pas qu’il y avait eu une guerre civile en Grèce (inculte que je suis !). Certains mythes sont repris, certains personnages mythologiques sont présentés. C’était vraiment très intéressant de se plonger dans un autre monde, dans une autre culture, si différente de la nôtre. De plus, l’auteur semble adorer les poèmes grecs : il y en a partout ! Et comme j’aime ça, ça m’a aidé à le finir !

 

Donc, je pense que je relirai ce livre un jour, mais certainement pas comme je viens de le faire. Je le conseillerai à tous les passionnés de la Grèce et ceux qui veulent la découvrir, mais je ne vous conseille pas de le lire d’une seule traite, à moins que vous adoriez ça !     

 

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