Œdipe Roi de Sophocle
Editeur : Le Livre de Poche
Année de sortie : 2012
Nombre de pages : 98
Synopsis : Un mal mystérieux s’est abattu sur la ville de Thèbes. Ses terres et ses troupeaux sont frappés de stérilité. La population est décimée. Les femmes ne portent plus d’enfants. Le roi Œdipe, qui jadis par sa clairvoyance, a sauvé la Cité et l’a rendue prospère, saura-t-il encore la tirer de l’abîme où les dieux l’ont aujourd’hui plongée ? Lui qui parvint à déchiffrer l’énigme du Sphinx pourra-t-il élucider l’oracle qui désigne l’auteur de tous ces maux et promet la voie du salut ? Nul autre moyen que de s’engager dans une véritable enquête policière. Mais, à mesure que le passé se dévoile, la Fatalité divine se met en marche comme une machine infernale. Œdipe Roi, représenté pour la première fois vers 430 avant J.-C., est, avec Antigone, la plus célèbre et la plus admirée des tragédies antiques. Par la perfection de sa construction dramatique, par ses qualités sculpturales d’équilibre et d’harmonie, cette méditation pathétique sur la vaine grandeur de l’héroïsme et sur la fragilité du bonheur humain est l’un des témoignages les plus accomplis de la poésie hellénique à son apogée.
Avis : J’ai toujours trouvé la légende d’Œdipe fascinante, particulière. La première fois que l’on m’en a parlée, je me suis demandée comment c’était possible, comment un enfant pouvait tuer son père et enfanter sa mère ! J’avais ensuite entendu la légende en entier, j’ai donc finalement décidé de la lire.
Œdipe est un personnage fier de son ascension sociale et sûr de son pouvoir et de son bonheur. Il est certain qu’il ne peut rien lui arriver de mauvais, qu’il n’a rien à se reprocher, qu’il est de son devoir de bannir celui qui a tué Laios, l’ancien roi de Thèbes. Ce personnage fait vraiment pitié, il est triste à voir : il est tellement sûr de lui qu’il ne voit ni n’entend ce que le devin et le pâtre lui révèlent : il est l’assassin de Laios. Petit à petit, on se rend compte qu’il est l’enfant de l’oracle lancée contre les Labdacides, contre Laios et sa femme Jocaste : le père sera tué par son fils, et la mère, fécondée par son fils. Cette tragédie montre qu’il ne faut pas chercher à lutter contre la fatalité, qu’elle nous rattrape, quoi que l’on fasse pour lui échapper. Si ses parents n’avaient pas cherché à se débarrasser d’Œdipe, il n’aurait jamais tué son père, et jamais épousé sa mère. C’est tellement pathétique que cette histoire fait pitié. Les seuls personnages lucides sont secondaires : Tirésias, l’oracle aveugle, et Créon, insulté par son beau-frère.
A la fin de la pièce, l’on comprend que Jocaste sait que son fils est son mari, puisqu’elle supplie Œdipe de ne pas chercher la vérité et qu’elle se suicide juste après qu’il ait refusé. Contrairement à elle, nous comprenons très vite, même sans connaitre la légende, qu’Œdipe est le fils de Jocaste et Laios, puisqu’ils racontent la même histoire : elle a abandonné son enfant dans le désert pour qu’il meure car il était destiné à déshonorer sa mère et tuer son père ; un oracle a dit à Œdipe qu’il ferait de même.
Deux choses sont un peu dérangeantes dans cette pièce : la scène durant laquelle Œdipe se crève les yeux est assez horrible. J’imaginais très bien l’image … Et aussi la façon dont l’auteur parle des femmes, et du fait qu’elles soient enfantées. Il les compare à un sillon qui est labouré. Cela montre la mentalité des gens de l’Antiquité, mentalité qui n’est plus possible de nos jours.
En fin de compte, une pièce phare qui retrace la légende et le malheur d’Œdipe !
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