Antigone de Sophocle
Editeur : Le Livre de Poche
Année de sortie : 2011
Nombre de pages : 160
Synopsis : Antigone est la tragédie grecque la plus célèbre, la plus achevée, celle qui représente de la façon la plus saisissante le tragique de la condition humaine. Du siècle de Périclès à celui de Néron, de Robert Garnier (1580) à Jean Anouilh (1944) et à Bertolt Brecht (1948), Antigone est restée vivante, actuelle, à travers les reprises et les adaptations.
Avis : J’ai déjà lu l’Antigone de Jean Anouilh et j’avais adoré ! J’avais d’autant plus apprécié cette pièce que je l’avais jouée. Je trouvais le personnage d’Antigone touchant. Ici, j’ai ressenti la même chose. J’ai apprécié la version originale même si j’ai préféré celle que j’ai lue en premier. Elle est un peu plus dure à lire et elle est très courte (elle ne fait vraiment que 53 pages) !
Je trouve que l’ajout de la scène entre Antigone et Hémon, dans la version de Jean Anouilh, est intéressant. On comprend l’amour qu’ils se vouent, mais aussi l’amour qu’Antigone ressent pour son frère Polynice. Dans la version originale, nous savons qu’ils s’aiment, mais ils ne se retrouvent jamais une fois dans la même scène. Hémon n’est présent que dans une seule scène, où il montre à son père que le peuple est contre la mise à mort d’Antigone en lui faisant croire qu’il ne se soucie pas d’elle mais du peuple. Créon, son père, joue ici le « méchant » de l’histoire : il est roi, il ne peut rien faire d’autre que de faire respecter son autorité et ses lois. Antigone les ayant bafouées, il doit la punir. Ce personnage fait un peu pitié dans la pièce : il ne se rend pas compte qu’il prépare son propre malheur. Tout arrive à cause de son orgueil : lui, le roi, doit être respecté, même par la fille de l’ancien roi, Œdipe ; elle n’a rien à lui dire, il a obtenu le trône parce que son père s’est exilé et il a reçu l’ordre de veiller sur elle. Les autres personnages, comme Ismène, sont des dommages collatéraux : ils n’ont rien voulu faire, mais ils sont embarqués dans les problèmes d’Antigone et Créon, eux-mêmes entrainés dans le malheur par la double mort d’Etéocle et de Polynice, qui se sont entretués, le dernier n’ayant pas eu droit à un tombeau, étant donc livré aux oiseaux et aux chiens car il combattait contre Thèbes, sa ville natale.
La religion a une grande place dans cette pièce. Antigone agit pour son frère mais aussi pour Hadès, le dieu des Morts, et sa femme Perséphone. Créon et Hémon, quant à eux, parlent de Zeus et d’Apollon, ce dernier étant supposé être le dieu qui a maudit la lignée des Labdacides.
En définitive, une pièce courte qui présente l’essentiel de la tragédie d’Antigone, fille et sœur d’Œdipe, frappée par la fatalité et qui tente de donner à son frère bien-aimé une sépulture décente.
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