Extrêmement fort et incroyablement près de Jonathan Safran Foer
Editeur : Points
Année de sortie : 2011
Nombre de pages : 462
Synopsis : Oskar, 9 ans, est surdoué, ultrasensible, fan des Beatles et collectionneur de cactées miniatures. Son père est mort dans les attentats du World Trade Center en lui laissant une clé. Persuadé qu’elle expliquera cette disparition injuste, le garçon recherche la serrure qui lui correspond. Sa quête l’entraîne aux quatre coins de la ville où règne le climat délétère de l’après 11-Septembre.
Avis : J’ai vraiment adoré ce livre ! Je ne pouvais plus m’arrêter de lire tellement j’étais prise par l’histoire !
J’aime la façon dont il est écrit : les mots d’Oskar nous touchent plus que ceux d’un narrateur externe à l’histoire. Quelques fois, il est difficile de le comprendre (il faut s’habituer aux expressions qu’il emploie couramment), mais finalement, son récit est plein d’humour, de tendresse et de tristesse. Je pense que l’auteur montre bien ici le désespoir que l’on ressent lorsque l’on perd quelqu’un de cher, les tabous, ce que l’on refuse de voir et ce que l’on aimerait voir, la peur de tout ce qui a trait à sa perte, la honte que l’on éprouve parce qu’on ne lui a pas dit tout ce qu’on devait lui dire. Ce réalisme rend l’histoire encore plus bouleversante.
Je me suis attachée aux personnages et tout particulièrement à Oskar. Il est vraiment touchant, on a parfois envie de le protéger de ce qu’il découvre ou de ce qu’il pense. C’est un personnage exceptionnel, émouvant, assez compliqué et sur-intelligent, qui nous fait réfléchir. Il nous donne une espèce de leçon de vie. Il semble bien plus courageux que la plupart des adultes et va jusqu’au bout de sa quête pour l’amour de celui qu’il a perdu. Mais, même avec tout cela, on n’oublie jamais que c’est un enfant. L’auteur écrit de telle manière que l’on s’en souvienne. On le voit dans sa façon de dire les choses : il ne le fait pas toujours directement, mais en employant d’autres mots ; ou dans ses sentiments, sa façon de les exprimer. Cela rend le livre plus vivant, plus réaliste et plus touchant.
Les lettres du grand-père sont aussi très émouvantes. On ne peut pas s’empêcher de se dire qu’il est trop tard, de regretter qu’il n’ait pas réagi avant. Ses lettres sont vraiment belles, pleines de sentiments pour quelqu’un qu’il ne connait pas et de souvenirs d’un passé difficile. La grand-mère, quant à elle, m’a semblé assez étrange, que ce soit dans sa façon d’écrire, de penser ou de vivre avec son mari. Ses souvenirs et ses sentiments sont exprimés d’une façon très particulière, mais on les comprend et on les reconnait pour ce qu’ils sont. Sa vie est une vraie tragédie. (Le passage de la machine à écrire avec son mari m’a fait mal au cœur).
J’ai aimé la diversité de supports et les photos présentes dans le livre (les dernières donnent le vertige …). Grâce à cela, c’est comme si on entrait dans la vie privée des personnages, dans les cahiers journaliers et les lettres du grand-père, dans celles de la grand-mère, dans les souvenirs d’Oskar. On a presque l’impression que les personnages sont réels. Et on apprend à connaitre le père à travers ce que les autres pensaient de lui, on se l’imagine bien dans les passages où il apparait.
Par contre, j’ai été un peu déçue par la fin de l’histoire de la clé. Je me suis dit : Tout ça pour ça ?! Je m’attendais à quelque chose de mieux, de plus spectaculaire. J’en attendais peut-être trop …
Quoi qu’il en soit, même si la fin n’est pas celle que j’imaginais, c’est un très bon livre, un vrai coup de cœur ! Je le conseille à tous ceux qui aiment les belles histoires.
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