La Couleur des sentiments de Kathryn Stockett
Editeur : Babel
Année de sortie : 2012
Nombre de pages : 608
Synopsis : Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s’occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L’insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s’enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s’exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu’on n’a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l’ont congédiée. Mais Skeeter, la fille des Phelan, n’est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s’acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l’a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot. La jeune bourgeoise blanche et les deux bonnes noires, poussées par une sourde envie de changer les choses malgré la peur, vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante. Passionnant, drôle, émouvant, La Couleur des sentiments a connu un succès considérable dans le monde entier, et a été adapté au cinéma. En France, le roman a reçu en 2011 le grand prix des lectrices de Elle.
Avis : J’avais préalablement étudié le film en cours, et je l’avais trouvé bouleversant. Je me suis donc décidée à lire le livre. Comme je connaissais déjà l’histoire, je n’ai pas eu de surprises, mais j’ai tout de même retrouvé l’émotion que j’avais ressentie en voyant le film.
Certains personnages sont très attachants. On aimerait pouvoir s’appuyer sur quelqu’un comme Aibileen, avoir une amie comme Minnie ou comme Skeeter, aider une personne comme Celia Foote ou consoler un enfant comme Mae Mobley. Ils sont rendus vivants, grâce au contexte historique, aux événements marquants mentionnés, comme la mort du Président Kennedy, mais également, pour Minnie et Aibileen, par leur façon d’écrire. Cela rend l’histoire plus authentique, plus réelle.
La relation entre Aibileen et Mae Mobley est vraiment touchante. J’imaginais très bien leurs moments passés ensemble, les sourires qu’elles échangeaient. J’ai parfois ri en imaginant Mae Mobley dans certains passages, et aussi retenu mes larmes, dans des scènes touchantes ou vraiment tristes. J’ai beaucoup aimé la relation entre Celia et Minnie, entre une Blanche pas comme les autres et la Noire la plus grande gueule de Jackson. Pour moi, ces deux histoires ont donné la plupart des meilleurs passages du livre.
Comme bon nombre de lecteurs, je pense, j’ai détesté le personnage de Hilly. Elle représente vraiment tout ce que je ne peux pas supporter. Elle parle parce qu’elle aime entendre le son de sa voix mais elle ne sait pas ce qu’elle dit. Et elle invente des prétextes hallucinants juste pour la conforter dans son racisme. (J’ai bien ri en apprenant la Chose Abominable Epouvantable !)
Le fait que l’auteure ne mâche pas ses mots pour décrire la vie des Noirs à Jackson rend le récit plus frappant. On se dit presque : « Waouh … C’était vraiment comme ça … » Ce livre montre encore que, même si l’on apprend que ceci se passait comme cela, il faut l’avoir sous les yeux pour vraiment comprendre ce que cela représentait. En tournant les pages, on se rend bien compte de l’absurdité du racisme, de séparer les Blancs des Noirs, de clamer qu’ils sont différents alors que seule leur couleur de peau n’est pas la même. Ce livre est, pour moi, une belle leçon de vie.
Le passage concernant l’auteure montre vraiment qu’elle était impliquée dans l’écriture de son roman, que cela faisait partie de sa vie et qu’elle voulait vraiment en rendre compte, pour que les autres sachent comment cela se passait. On ne peut pas s’empêcher de la rapprocher de Skeeter, et de voir en Demetrie toutes les autres bonnes du livre. Ce passage ajoute un plus au roman, quelque chose de particulier qui fait que ce n’est plus une œuvre de fiction, mais quelque chose qui a peut-être été vécu.
J’avoue que j’avais peur d’être déçue par la lecture de ce roman, et finalement, il fait partie de mes préférés ! Je le conseille à tous !
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